jeudi 19 juin 2008

L’affaire dite des "poseurs de bombes" (hiver 1976).

Entreprise pour le moins énigmatique, l’affaire dite "des poseurs de bombes" prend place pendant les préparatifs (1976) des grands textes destinés à asseoir la légalité institutionnelle du système de gouvernement issu du coup d’Etat [2] de juin 1965. Des jeunes kabyles militants, pour la plupart étudiants à l’université d’Alger, s’engagent dans un projet d’action violente : poser des bombes dans certains sites symboliques de l’Etat, avec l’aide logistique de deux individus d’origine étrangère. Trente ans après, l’affaire reste très obscure ; l’opération n’ira pas à son terme, les explosifs effectivement déposés furent remplacés par des mains inconnues par des "pétards" devant servir de preuves matérielles. Immédiatement arrêtés, ces jeunes "Berbéristes" furent déclarés : "ennemis de l’Algérie", agents de "services spéciaux nostalgiques de la colonisation", soumis par les médias étatiques à la vindicte populaire et leur "cause" clouée au pilori. Leur procès devant la Cour de Sûreté de l’Etat occupa pendant des semaines les devants de l’actualité nationale et leurs "aveux" mis en exergue ; ils seront condamnés à de lourdes peines (dont des condamnations à mort).

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